On ne compte plus le nombre de sites pour lesquels il faut cliquer en bas, en haut, au milieu pour accepter le fait que le site que l’on cherche à visiter va placer des cookies de session sur notre PC. Comme si on était surpris de se voir suivi, que dis-je, traqué partout dans l’espoir de mieux connaître nos habitudes de consommation et de mieux répondre à nos moindres désirs … d’achat. Comment lutter ? Voici quelques idées.
Ras le bol des cookies de session !
Tout le monde a entendu parler des cookies de session, ces petits fichiers que les sites que vous visitez déposent sur votre PC pour, officiellement, faciliter votre navigation, officieusement, vous traquer plus finement, connaitre vos habitudes de navigation, en savoir toujours plus sur vous …
La CNIL, pour que nous nous mettions en conformité avec le RGPD (Règlement européen Général pour la Protection des Données personnelles), nous demande de recueillir le consentement des utilisateurs avant de placer un quelconque cookie de session sur son PC, et d’une façon générale, avant tout enregistrement de ses données personnelles. Nous en avons déjà parlé dans quel impact du RGPD sur mon entreprise.
Peut-être n’avait-elle pas prévu comment ces exigences seraient appliquées par les responsables de sites, mais on ne peut pas dire que le résultat soit très convivial. Maintenant, il n’est pas rare que la navigation sur un site devienne un vrai parcours du combattant.
Lire un article, le parcours du combattant …
Entre le clic sur le bandeau pour accepter les cookies de session, quand ce n’est pas la totalité du site qui devient noir et rébarbatif, le clic dans le navigateur pour éviter d’être géo-localisé, le clic sur la frimousse du conseiller qui pointe le bout de son nez en bas à droite pour vous aider, le clic sur le volet des réseaux sociaux qui vient juste de glisser sur la ligne que vous lisiez, le clic pour fermer le pop up qui vient d’apparaître au milieu de l’écran pour vous inciter à vous inscrire à la super newsletter inratable (et qui va revenir chaque minute…), si vous avez encore envie de continuer la lecture de cet article, c’est qu’il est bougrement intéressant !…
Je ne sais pas quel effet cela a sur vous, mais ces procédés ont le don de m’énerver. On se croirait sur un site des années 80, qui ressemblait plus à un sapin de Noël qu’à une page internet, à part que les clignotements ont été remplacés par des fenêtres qui glissent ou qui s’ouvrent intempestivement. A fuir …
Et je ne parle pas de sites très sérieux de grands journaux, qui, au bout de quelques lignes vous disent que la suite est accessible si vous vous abonnez. Ça aussi, c’est quelque chose de très frustrant et, en ce qui me concerne, complètement contre-productif : ce n’est pas comme cela que j’aurais envie de m’abonner à un journal. Je comprends que les grands journaux aient de vraies difficultés à survivre dans ce monde numérique et je suis parfaitement d’accord qu’une information de qualité soit payante, mais jouer sur la frustration pour inciter les consommateurs à consommer, cela ne me paraît pas la bonne méthode. Surtout pour se battre contre les réseaux sociaux dont le modèle consiste à donner beaucoup de gratuit et à cacher ce qui leur rapporte…
La bonne nouvelle, c’est que votre consentement est enregistré (dans un cookie de session…) et qu’il ne vous est plus demandé lorsque vous revenez sur le site une seconde fois. Sauf si comme moi, vous faites régulièrement le ménage en supprimant les cookies de session de votre navigateur, ou que vous utilisez la navigation privée afin d’être moins tracé. Dans ce cas, attendez-vous à voir toutes ces fenêtres revenir à chacune de vos visites.
Comment lutter contre ces nouvelles nuisances ?
Apparemment, je ne suis pas le seul que ces différentes manipulations agacent. Un petit logiciel vient d’apparaitre, sous forme d’une extension, https://www.i-dont-care-about-cookies.eu/ , disponible pour les principaux navigateurs (Chrome, Firefox, Opéra …) et qui accepte pour vous les cookies de session.
Régression de sécurité ? Non, parce que tout utilisateur d’internet a entendu parler (grâce a la CNIL qui l’impose depuis des années) des cookies de session, à part s’il vit reclus dans une campagne profonde, n’a pas la télé et utilise internet pour la première fois… Non, parce que même si les sites vous demandent la permission, la plupart écrivent des cookies de session de toutes façons, quel que soit votre réponse, leur site fonctionnant mal ou pas du tout sans…
Les cookies de session tiers et autres…
Il est par contre intéressant de différencier les cookies de session du site, dont l’utilisation sera limitée à la société qui régit le site, des cookies tiers, qui sont utilisés par les grands de l’internet, et qui vont rejoindre toutes les “Big Data” qu’ils ont déjà sur vous, afin de mieux connaître vos habitudes et d’affiner ce qu’ils appellent le ciblage comportemental.
Certains sites évolués (respectueux du RGPD) vous permettent de refuser ces cookies explicitement. C’est un progrès. Mais la plupart des sites demandent à l’utilisateur de manager les cookies de session qu’il accepte un par un. Et alors, non seulement l’utilité du cookie de session n’apparait pas clairement à la lecture de son nom, souvent ésotérique, mais il faut cliquer encore une dizaine de fois pour les désactiver un par un !
Une autre source de traçage à laquelle on ne pense pas toujours est concrétisée par les boutons des réseaux sociaux. En effet, ils sont quasiment tout le temps accompagnés de traceurs, que vous utilisiez le bouton ou pas. C’est pourquoi ils sont aussi généralement concernés par le règlement RGPD.
Se protéger sur Internet
Une méthode efficace à mon sens, consiste à désactiver les cookies tiers dans votre navigateur. Tous les navigateurs disposent de cette fonction, de façon plus ou moins visible. Elle est simple à activer sur Firefox par exemple, dans les paramètres de Vie privée et Sécurité. Et supprimer les centaines de cookies de session mémorisés sur votre ordinateur est une pratique que j’utilise régulièrement. Il faut rentrer à nouveau quelques mots de passe, mais cela fait un vrai ménage dans les infos que vous donnez aux sites visités.
Par ailleurs, si vous utilisez un bloqueur de publicité genre Adblock pour votre navigateur préféré, comme maintenant plus de 30% des internautes, ne le lâchez pas tout de suite, il est toujours utile. Et si vous n’en avez pas, sachez que c’est un bon moyen de se protéger des publicités intrusives. Tous les navigateurs ont des extensions gratuites Adblock permettant de le faire.
Même si les sociétés spécialisées dans le marketing de masse ont une imagination débordante et auront toujours un coup d’avance sur le consommateur, inutile de les laisser user sans limites de nos données personnelles : essayons de nous protéger au mieux. Les données personnelles, c’est l’or du 21ème siècle, alors pourquoi dilapider notre capital sans une bonne raison …